Empreintes végétales – Paris 20

Galerie L’Atelier du 55

du vendredi 12 au dimanche 28 avril 2024

Quand une teinturière échange avec une photographe sur le végétal, les projets prennent forme.

Nos univers se sont d’abord juxtaposés – Alchimie végétale – 26 et 26 juin 2022 – Paris 20
Nos pratiques se sont murmurés – Carrés de soie – 26 et 27 novembre 2022 – Paris 20

Notre intention était de créer des tableaux sur tissus, mais aussi les mettre en mouvement dans un évènement : la rencontre de l’image végétale intériorisée et l’alchimie des couleurs exprimées des plantes sur un vêtement. Porter sur soi l’empreinte végétale et fertiliser peut-être de nouveaux jardins.

L’une élaborait des compostions végétales comme des estampes évoquant librement la fleur, la tige, les radicelles, travaillant à créer des motifs qui viendraient s’imprégner sur de soyeux tissus. L’autre magnifiait, par ses bains colorés, élaborés au gré de l’alchimie des plantes tinctoriales, les étoffes ennoblies de couleurs vivantes.

C’est aujourd’hui que ce projet revêt son habit et vient se présenter à vous. Venez découvrir l’alliance entre précieux tissus, teintes naturelles et motifs végétaux dans une série de prototypes du projet :

Déclinaisons notamment sur corsages de soie, des conversations végétales entre L’habit en roses et la plasticienne photographe Julie Edwige Lefebvre. Vous pourrez essayer les œuvres sur textiles, en acquérir ou en espérer une variation que nous vous réaliserons.

Sur le chemin nous avons rencontré Laurence Duca, architecte et artiste herboriste et l’avons convié à présenter ses collages le temps de cette exposition.

Empreintes végétales

œuvres sur textile – œuvres sur papier

Vernissage
le vendredi 12 avril à partir de 18h à l’atelier galerie du 55 rue Planchat à Paris 20ème.
Nous serons présentes tout le week-end 13 et 14 de 11h à 20h. L’exposition restera en place jusqu’au 28 avril inclus. Accueil du mardi au samedi de 14h à 20h. Et le matin sur rendez-vous.

Julie Edwige LEFEBVRE
PHOTOGRAPHE PLASTICIENNE

CV Biographie





Isabelle MUNOZ – L’habit en roses
ENNOBLISSEUR TEXTILE

L’énergie de la couleur des plantes au cœur des fibres naturelles.
Ennoblisseur textile – Teinture végétale

Atelier du 55
tel 06 70 52 35 20 – 55 rue Planchat 75020 Paris
lefebvre.jl@free.fr      
https://www.facebook.com/parisplanchat/





L’habit en roses
tel 06 12 77 24 72 – 5 rue Sarret-Terrasse 49100 Angers
contact@habit-en-roses.fr      
https://habit-en-roses.fr


L’habit en roses à Nantes (44)

L’habit en roses se réinstalle dès le 1er mars 2024 dans la Boutique Made in Situ – mode responsable gérée par le collectif Émergence et située au 7 rue Voltaire à Nantes. L’habit en roses est très heureuse de partager cet espace lumineux et de retrouver mes comparses créateurs.

L’habit en roses sera présente sur Nantes quelques jours par mois pour assurer le fonctionnement partagé de la boutique collective. Ce sera l’occasion de se rencontrer, si vous souhaitez en savoir plus sur ma pratique de la teinture végétale sur fibres naturelles, sur les valeurs qui animent mon chemin de l’artisanat à la mode, sur les modèles et couleurs à venir,…

Des couleurs naturelles

Ma joie est de communiquer avec les plantes, de leur faire exprimer des couleurs et de les révéler sur le textile. Chaque plante contient en elle un cocktail de colorants, reflet de son adaptation à son environnement, de la saison, du terroir, de l’année….

Une couleur est belle quand le tissu est beau. J’ai sélectionné un panel de jolies soies artisanales, filées main et tissées mains, souvent non-violentes, pour exprimer la subtilité des couleurs végétales qui se modulent aux aspérités teintées de la trame de ces tissus. Vous retrouverez aussi la douceur d’un fil de mérinos d’Arles, teinté par mes soins et façonné et tricoté dans la Drôme.

Les produits déposés sont choisis pour illustrer la thématique couleur du moment : des écharpes, des tops cousus, des débardeurs tricotés…

Une première thématique à l’ouverture : blonds, jaunes & dorés…

Découvrez sur les étiquettes des produits les plantes tinctoriales utilisées et leur provenance géographique.
Au fil de l’année, d’autres couleurs et leurs variations seront dévoilées.

La boutique collective nantaise du Collectif Émergence – Mode responsable
au 7 rue Voltaire à Nantes – près de la place Graslin
du 1er mars 2024 au 28 février 2025

13 créateurs réunis dans la Boutique Made in Situ – mode responsable

Harmonieusement et joliment exposées, vous découvrirez les dernières créations de onze artisans métier d’art de la Région des Pays de la Loire :

Le collectif Émergence

Émergence est un collectif de créateurs de mode et d’accessoires en Pays de Loire depuis 2004. Des créateurs régionaux, qui exercent une activité professionnelle dans le domaine de la mode et proposent un travail rigoureux et de qualité : accessoires, bijoux, chapeaux, chaussures, maroquinerie, prêt-à-porter.


Centro de capacitación en Ixtenco (Tlaxcala)

Centro de capacitación – Curso de capacitation en trasquilo de ovinos

Ixtenco

Ixtenco est une municipalité de l’État mexicain de Tlaxcala. Située sur une plaine d’altitude à 2 500 m, à l’ombre du volcan La Malinche. On y célèbre son maïs, fête de San Juan Bautista – 23/24 juin, son artisanat textile, on randonne sur les flancs du volcan endormi, on déguste son mole, l’atole. Ixtenco serait le dernier bastion de la culture Otomi en Tlaxcala.

…près la Malinche

La Malinche, haute de plus de 4 400 m, est bien plus qu’une montagne. Elle symbolise l’ancêtre. Elle est représentée comme une belle jeune femme qui tisse, cheveux coiffés en tresses et vêtue du chemisier traditionnel. Elle serait l’initiatrice locale du tissage, des plissages et broderies bien particulières qu’on retrouve sur les costumes féminins portés lors d’occasions spéciales. La broderie en pepenado, de tradition otomie, consiste en de fines pointes disposées pour former des figurines, motifs floraux ou géométriques. Ces dessins ont une infinité de significations, évoquant la déesse de l’eau Matlalcueye, le nom que les anciens Tlaxcalans donnaient à La Malinche.

Pour le côté sombre, la Malinche est aussi le nom d’une amérindienne, d’origine nahuatl, née vers 1500. Esclave donnée au conquistador Hernan Cortes, elle assiste avec efficacité les Espagnols en tant qu’interprète (maya et nahuatl). Elle devint sa maîtresse puis une redoutable conseillère stratégique. Beaucoup s’accorde à ce que la Malinche a facilité la conquête de l’empire aztèque puis du Mexique par les Espagnols. Certains la considèrent comme une traîtresse à son pays et son peuple, tandis que d’autres voient en elle une victime de circonstances difficiles, cherchant à naviguer au mieux dans un monde en transformation. Au fil du temps, le nom Malinche est devenu un terme générique au Mexique pour désigner une personne qui trahit sa propre culture.

La Fibre Textile

Sous ce double patronage, la Fibre textile, association œuvrant par l’échange au développement des arts textiles et aux activités liées au travail des fibres sous toutes ses formes, a décidé en 2017, de soutenir des éleveurs ovins du village d’Ixtenco, dans un projet de valorisation de la laine. Une vétérinaire, accueillie solidairement en France par des bénévoles (éleveurs, artisans), a appris à traiter la toison (de la tonte aux fils puis au tissage, en passant par la teinture végétale).

De retour au village, elle a mis en place un projet pour la promotion de la laine en Txalcala : formation en continu, création d’un collectif de producteurs ovins, animation d’échanges commerciaux, jusqu’à la création d’un centre de formation et d’un atelier de transformation.
Les besoins initiaux en matériels pour l’atelier (outils et machines pour tondre, carder, filer, teindre, récupérer l’eau de pluie, chauffe-eau solaire…) avaient été évalués par les villageois à 5 000 €.

Curso de capacitation en trasquilo de ovinos

Une première intervention eu lieu en 2018, menée par Christelle Jeannet – Séraphita, experte dans toutes ces thématiques et hispanophone aguerrie.

L’habit en roses a participé en tant que bénévole à la deuxième intervention en février 2020 (à mon retour, nous étions tous soudainement confinés…). Un défi et une expérience enrichissante pour ma pratique ! Je partais avec l’atout de ne faire des couleurs qu’avec des végétaux, le plus souvent auto-produits ou glanés. Mais il a fallu basculer dans le nouveau monde et sa botanique native. Bien heureuse de la mondialisation de la végétation : de nombreuses plantes se sont acclimatée en Europe, et je les pratiquais. Il ne fallait plus que retenir leur nom vernaculaire en espagnol. Une préparation faite de recherche en bibliothèque, de réanimation de mon espagnol plus que poussif malgré mon patronyme ibérique et de mémorisation des mots techniques de la teinture et de la transformation des fibres animales en multi-langues. J’ai cependant mon lot de boulettes, comme vouloir teindre avec des œillets d’Inde, utilisés culturellement avec d’autres astéracées pour célébrer en fleurs le Jour des Morts…

L’équipe en place désireuse de se former était entièrement féminine et avait dégagée toutes ses matinées pour cette formation collective. Christelle a ravivé les savoirs déjà abordés en 2018 : tri de la laine, lavage, cardage, puis son filage, avec un rouet financé lors de la première action, ou bien avec des fuseaux rudimentaires. Elle les a aussi initiées au feutre à l’eau à plat et en 3D.

Pour ma part, j’ai transmis les techniques de teinture végétale (avec Christelle qui a eu la lourde charge de traduire mes interventions) : mordancer, préparer les écheveaux à la teinture, extraire les couleurs des plantes, teindre, varier les concentrations, nuancer, puis réaliser les ultimes finitions.

¡Colores para México!

La régularité des présences, et progressivement les départs de plus en plus tardifs, des stagiaires, jusqu’à finalement passer les journées entières dans la cour aux divers ateliers, ont démontré la prise de conscience au fil des jours que la diversité et l’harmonie des couleurs naturelles, au delà de sa beauté, avait aussi un intérêt économique.

Pouvoir réaliser des produits colorés et attractifs valorisant leur laine jusqu’alors inexploitée. Pouvoir utiliser des ressources végétales locales, gratuites pour produire en autonomie des vêtements et des accessoires source de revenus complémentaire. C’est avec joie que Christelle et moi, avons pu observer leurs sourires, leur curiosité et leur application croissante à filer, teindre, feutrer tout au long de la journée… Notre but était atteint !

Et c’est un plaisir inoubliable que de produire des couleurs sur des laines beiges ou grèges, que d’entendre les exclamations enthousiastes du groupe à chaque sortie de bain, d’apporter toutes ces couleurs pour participer à l’univers si coloré de la vie mexicaine.

Merci à Norma, Christina, Violetta et toute la famille pour l’accueil, à Christelle, à Elisa, Alberta, Diega, Berta, Guillermina pour leur participation et à tous les sourires partagés

Una bolsa de cochinillas para regalar

A la fin de ce merveilleux séjour, elles m’ont offert un sachet de cochenilles de Oaxaca, dont j’utilise encore régulièrement des pincées pour produire du fuchsia ou dynamiter la couleur de ma garance. J’ai aussi reçu une jolie broderie, offerte par nos hôtes. Elle est ornée, d’une belle fleur de chrysanthème sur un carré de coton. Je crois bien qu’elles non plus n’imaginaient pas que ce chrysanthème, si beau soit-il, me ramenait quand même un petit peu à la Toussaint, notre fête des morts…


Retour sur Montbrun-Bocage

Les 1er et 2 décembre 2023, la petite commune de Montbrun-Bocage, nichée au cœur du Volvestre, a vibré au rythme de la 10ème édition de ses Journées de la Laine1. Cet événement, qui célèbre l’artisanat traditionnel et met en lumière le riche patrimoine local, a connu un succès sans faille, attirant des visiteurs et des exposants venus de loin pour découvrir et partager la magie de la laine et participer aux festivités.

Le patrimoine ancien de Montbrun-Bocage participe à l’atmosphère chaleureuse et accueillante des Journées de la Laine. Les petites voies, presque orthogonales, les maisons aux volets colorés, la pierre saillant ici et là, le ciel de tuiles canal offrent un cadre pittoresque à l’événement au cœur du village. Les visiteurs sont transportés dans une époque révolue, où la modernité traine les pieds, pour apprécier des activités traditionnelles et modernes axées sur la durabilité et la préservation des savoir-faire.

Un moment fort de cette édition a été le défilé des hommes-animaux, une cavalcade singulière qui a captivé l’imaginaire du public. Les participants, vêtus de costumes évoquant des créatures fantastiques, ont déambulé, en musique, dans les rues du village, arborant des masques en feutre d’une grande finesse. Ces œuvres d’art artisanales, conçues avec créativité2, ont apporté une touche de mystère et de magie à l’événement, amenant les spectateurs dans un monde féérique où la laine devient source d’inspiration.

Le défilé n’était pas seulement une démonstration de l’habileté des artisans, mais aussi un hommage à la riche histoire de Montbrun-Bocage. L’association entre les hommes-animaux et la laine a des racines profondes dans le tissu social de la communauté, symbolisant l’union entre l’homme et la nature, entre la tradition et la créativité.

Dans ce cortège, les hommes à tête d’animal incarnent-ils des archétypes, des symboles gravés dans l’inconscient collectif, réveillant des mémoires enfouies, des récits oubliés, pour rétablir l’harmonie avec la nature qui nous entoure. Les danses et les masques se fondent dans un langage universel, un dialogue entre le visible et l’invisible, entre le terrestre et le céleste.

Le cœur de la fête battait également au rythme de la belle halle centrale de Montbrun-Bocage. Cette structure emblématique a servi de toile de fond aux nombreuses présentations. Sous sa protection, les étals débordaient de produits en laine, des écharpes douillettes, des chaussettes ou bonnets et de nombreux habits de laine, cousus, tricotés, tissés ou feutrés, des chapeaux, des bérets, des tentures, des tapis, de la matière brute et à transformer, de la laine dans tous ses états, créant un marché vivant et coloré. Les artisans ont présenté leur savoir-faire, échangeant leur histoire avec les visiteurs et les entrainant ainsi dans un monde de textures, de couleurs et de techniques.

Et le dimanche matin, l’hebdomadaire marché de plein air, réunissant producteurs locaux, bio, artisanat et cuisines du monde, est venu se joindre aux Journées de la Laine. Un autre lieu de rencontres et de discussions improbables, alternatives et engagées. Un monde bigarré, bienveillant, naturel et doux…

Les Journées de la Laine à Montbrun-Bocage ont réaffirmé l’importance de célébrer l’artisanat comme un héritage précieux. En ramenant la laine au premier plan. Cet événement souligne la polyvalence de cette matière naturelle tout en rendant hommage aux compétences artisanales qui ont façonné la communauté au fil du temps.

Clap de fin à Montbrun-Bocage, les visiteurs sont partis, les stands déserts et bâchés.

1 – Les organisateurs des Journées de la Laine : association Atoutlaine – 31310 Montbrun-Bocage – valorisation et développement de la filière laine en Midi-Pyrénées notamment via des études sur cette filière, des formations en lien avec la laine, l’organisation d’événements de promotion de la filière, la conception et réalisation de produits à partir du matériau laine.
2 – Feutre Formation France – 31310 Montbrun-Bocage


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