Centro de capacitación en Ixtenco (Tlaxcala)

Centro de capacitación – Curso de capacitation en trasquilo de ovinos

Ixtenco

Ixtenco est une municipalité de l’État mexicain de Tlaxcala. Située sur une plaine d’altitude à 2 500 m, à l’ombre du volcan La Malinche. On y célèbre son maïs, fête de San Juan Bautista – 23/24 juin, son artisanat textile, on randonne sur les flancs du volcan endormi, on déguste son mole, l’atole. Ixtenco serait le dernier bastion de la culture Otomi en Tlaxcala.

…près la Malinche

La Malinche, haute de plus de 4 400 m, est bien plus qu’une montagne. Elle symbolise l’ancêtre. Elle est représentée comme une belle jeune femme qui tisse, cheveux coiffés en tresses et vêtue du chemisier traditionnel. Elle serait l’initiatrice locale du tissage, des plissages et broderies bien particulières qu’on retrouve sur les costumes féminins portés lors d’occasions spéciales. La broderie en pepenado, de tradition otomie, consiste en de fines pointes disposées pour former des figurines, motifs floraux ou géométriques. Ces dessins ont une infinité de significations, évoquant la déesse de l’eau Matlalcueye, le nom que les anciens Tlaxcalans donnaient à La Malinche.

Pour le côté sombre, la Malinche est aussi le nom d’une amérindienne, d’origine nahuatl, née vers 1500. Esclave donnée au conquistador Hernan Cortes, elle assiste avec efficacité les Espagnols en tant qu’interprète (maya et nahuatl). Elle devint sa maîtresse puis une redoutable conseillère stratégique. Beaucoup s’accorde à ce que la Malinche a facilité la conquête de l’empire aztèque puis du Mexique par les Espagnols. Certains la considèrent comme une traîtresse à son pays et son peuple, tandis que d’autres voient en elle une victime de circonstances difficiles, cherchant à naviguer au mieux dans un monde en transformation. Au fil du temps, le nom Malinche est devenu un terme générique au Mexique pour désigner une personne qui trahit sa propre culture.

La Fibre Textile

Sous ce double patronage, la Fibre textile, association œuvrant par l’échange au développement des arts textiles et aux activités liées au travail des fibres sous toutes ses formes, a décidé en 2017, de soutenir des éleveurs ovins du village d’Ixtenco, dans un projet de valorisation de la laine. Une vétérinaire, accueillie solidairement en France par des bénévoles (éleveurs, artisans), a appris à traiter la toison (de la tonte aux fils puis au tissage, en passant par la teinture végétale).

De retour au village, elle a mis en place un projet pour la promotion de la laine en Txalcala : formation en continu, création d’un collectif de producteurs ovins, animation d’échanges commerciaux, jusqu’à la création d’un centre de formation et d’un atelier de transformation.
Les besoins initiaux en matériels pour l’atelier (outils et machines pour tondre, carder, filer, teindre, récupérer l’eau de pluie, chauffe-eau solaire…) avaient été évalués par les villageois à 5 000 €.

Curso de capacitation en trasquilo de ovinos

Une première intervention eu lieu en 2018, menée par Christelle Jeannet – Séraphita, experte dans toutes ces thématiques et hispanophone aguerrie.

L’habit en roses a participé en tant que bénévole à la deuxième intervention en février 2020 (à mon retour, nous étions tous soudainement confinés…). Un défi et une expérience enrichissante pour ma pratique ! Je partais avec l’atout de ne faire des couleurs qu’avec des végétaux, le plus souvent auto-produits ou glanés. Mais il a fallu basculer dans le nouveau monde et sa botanique native. Bien heureuse de la mondialisation de la végétation : de nombreuses plantes se sont acclimatée en Europe, et je les pratiquais. Il ne fallait plus que retenir leur nom vernaculaire en espagnol. Une préparation faite de recherche en bibliothèque, de réanimation de mon espagnol plus que poussif malgré mon patronyme ibérique et de mémorisation des mots techniques de la teinture et de la transformation des fibres animales en multi-langues. J’ai cependant mon lot de boulettes, comme vouloir teindre avec des œillets d’Inde, utilisés culturellement avec d’autres astéracées pour célébrer en fleurs le Jour des Morts…

L’équipe en place désireuse de se former était entièrement féminine et avait dégagée toutes ses matinées pour cette formation collective. Christelle a ravivé les savoirs déjà abordés en 2018 : tri de la laine, lavage, cardage, puis son filage, avec un rouet financé lors de la première action, ou bien avec des fuseaux rudimentaires. Elle les a aussi initiées au feutre à l’eau à plat et en 3D.

Pour ma part, j’ai transmis les techniques de teinture végétale (avec Christelle qui a eu la lourde charge de traduire mes interventions) : mordancer, préparer les écheveaux à la teinture, extraire les couleurs des plantes, teindre, varier les concentrations, nuancer, puis réaliser les ultimes finitions.

¡Colores para México!

La régularité des présences, et progressivement les départs de plus en plus tardifs, des stagiaires, jusqu’à finalement passer les journées entières dans la cour aux divers ateliers, ont démontré la prise de conscience au fil des jours que la diversité et l’harmonie des couleurs naturelles, au delà de sa beauté, avait aussi un intérêt économique.

Pouvoir réaliser des produits colorés et attractifs valorisant leur laine jusqu’alors inexploitée. Pouvoir utiliser des ressources végétales locales, gratuites pour produire en autonomie des vêtements et des accessoires source de revenus complémentaire. C’est avec joie que Christelle et moi, avons pu observer leurs sourires, leur curiosité et leur application croissante à filer, teindre, feutrer tout au long de la journée… Notre but était atteint !

Et c’est un plaisir inoubliable que de produire des couleurs sur des laines beiges ou grèges, que d’entendre les exclamations enthousiastes du groupe à chaque sortie de bain, d’apporter toutes ces couleurs pour participer à l’univers si coloré de la vie mexicaine.

Merci à Norma, Christina, Violetta et toute la famille pour l’accueil, à Christelle, à Elisa, Alberta, Diega, Berta, Guillermina pour leur participation et à tous les sourires partagés

Una bolsa de cochinillas para regalar

A la fin de ce merveilleux séjour, elles m’ont offert un sachet de cochenilles de Oaxaca, dont j’utilise encore régulièrement des pincées pour produire du fuchsia ou dynamiter la couleur de ma garance. J’ai aussi reçu une jolie broderie, offerte par nos hôtes. Elle est ornée, d’une belle fleur de chrysanthème sur un carré de coton. Je crois bien qu’elles non plus n’imaginaient pas que ce chrysanthème, si beau soit-il, me ramenait quand même un petit peu à la Toussaint, notre fête des morts…


L’art de la teinture végétale à Angers : un voyage au cœur du patrimoine textile

Angers, le week-end du 16 et 17 septembre 2023

Les Journées européennes du patrimoine 2023 s’annoncent passionnantes à Angers.
Cet événement annuel célèbre la richesse du patrimoine, notamment textile de la région.

Un retour aux origines

Angers est une ville imprégnée d’histoire et de tradition, notamment dans le domaine textile. L’ouverture de l’atelier artisanal de teinture végétale L’habit en roses, lors des Journées européennes du patrimoine, présente une opportunité de (re)découvrir l’art ancestral de la teinture végétale.

L’art de la teinture végétale

Les visiteurs auront l’opportunité de suivre le processus, depuis la sélection des plantes tinctoriales, jusqu’à la création de teintes naturelles, sur des textiles soigneusement sélectionnés.

Garance, pastel, persicaire, cosmos, anthémis des teinturiers, sur laine, soie, lin et coton… le teinturier engage un dialogue entre les plantes et les matières naturelles. Grâce à son savoir-faire, le teinturier exprime, avec chaque plante, une palette de couleurs uniques et vibrantes, se révélant différente sur chaque matière.

Un engagement en faveur de l’environnement

Choisir de pratiquer la teinture végétale est un engagement pour une mode durable et un mouvement vertueux pour l’environnement dans le domaine du textile. La teinture végétale inverse, à son échelle, les impacts négatifs de teinture synthétique sur l’environnement, notamment sur l’eau et sur la santé des ouvriers du textile. La teinture végétale est une alternative respectueuse pour la planète. 

Courte démonstration et présentation des couleurs vivantes de l’atelier

Les visiteurs seront invités à observer une courte démonstration et pourront découvrir la palette des couleurs de l’atelier sur différentes matières naturelles.

Lieu et dates

L’atelier artisanal de teinture végétale L’habit en roses se trouve dans le quartier historique d’Angers, à proximité du Château d’Angers. 

L’atelier sera ouvert au public, sur inscription, le dimanche 17 septembre à 15h30 pour une visite d’1h à 1h30.
Inscription par mail contact@habit-en-roses.fr – tarif : 5 EUR

Cette ouverture, lors des Journées européennes du patrimoine 2023, est une célébration de la tradition textile locale, de l’art de la teinture végétale et de l’engagement en faveur de l’environnement.

Cet événement promet d’offrir une expérience éducative et immersive à tous les visiteurs, tout en contribuant à préserver un précieux héritage culturel et artisanal.

Venez découvrir le passé pour mieux construire l’avenir, et plongez dans la beauté des couleurs naturelles.


viàAngers et L’habit en roses 2022

Made in Angers 2022


Journal du 15 février 2022

durée 1’58

Les Made in Angers, qu’est-ce que c’est ?

Les « Made in Angers » sont  l’occasion pour les médias locaux, comme pour les particuliers de découvrir ou de re-découvrir les entreprises et les ateliers qui ouvrent leurs portes au public. La précédente actualité pour L’habit en roses dans le journal télévisé local datait de 2017.

L’interview

Etant prévenue très peu de temps à l’avance, cette interview reflète les échanges spontanés qui ont eu lieu avec la journaliste. Même si je suis toujours un peu émotive devant une caméra, je suis heureuse et reconnaissante à ViàAngers de me permettre de parler de ce métier peu connu. Un métier rare qui fait partie de la belle liste des métiers d’art. Le teinturier, la teinturière est référencé-e dans la catégorie “ennoblisseur textile”.  La présentation de mon activité et les commentaires de cet interview sont le reflet de ce que j’ai présenté aux visiteurs et à la journaliste, le tout dans un temps court et en cherchant à rester simple…

La visite

Les visiteurs ont pu assister à une démonstration d’extraction de couleur “orange” à partir de cosmos sulfureux et de “jaune” à partir d’anthémis des teinturiers produits au jardin. Après filtration des décoctions, nous avons pu voir “monter la couleur” sur des échantillons de lin et de soie. J’ai également présenté des produits finis, des fibres textiles naturelles à teindre (fils, tissus, vêtements), des plantes tinctoriales, des échantillons, des nuanciers.

Après la visite

Après la démonstration du procédé de teinture, les bains de couleur de cosmos et d’anthemis réalisés pendant la visite m’ont permis de teindre quatre carrés de soie pongée qui sont venus augmenter mon stock de produits finis de leur couleur intense et lumineuse. A l’atelier, rien ne se perd ! La production de couleurs de plantes tente d’être continue au fur et à mesure des mois et des saisons. Les derniers bouquets de mimosa qui ont enchanté la maison de leurs senteurs vont bientôt permettre de réaliser un beau bain de jaune, les genêts seront les prochains à visiter mes marmites.


 

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